
Le secret durable de Copenhague.
La mobilité responsable joue un rôle prépondérant dans le futur des Copenhaguois. La ville, qui depuis toujours est en haut du classement des villes où il y fait bon vivre, veut devenir également la plus verte. Plus encore, elle veut décrocher le titre de première capitale neutre de tout carbone à l’horizon 2025.
Comment atteindre cet objectif ? Grâce à une approche à 360°. C’est-à-dire empêcher les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre d’une part, et mettre en place des mesures plus respectueuses de l’environnement d’autre part.
De la circulation à la construction, de la production d’énergie à la gestion de l’eau ; c’est tout le développement urbain qui devra être revu pour que Copenhague devienne plus propre et verte. Les émissions de CO2 ont déjà diminué de 38 % depuis 2005. Et d’ici 2025, la ville veut supprimer près de 900 000 tonnes de dioxyde de carbone dans son air. Ce plan, certes ambitieux, est en très bonne voie car il est soutenu par la majorité des habitants.

Pour Morten Kabell, l’adjoint à l’environnement, il ne s’agit pas seulement d’améliorer la qualité de la vie en ville : « Dans la lutte contre le changement climatique, les villes les plus importantes du monde ont un rôle clé à jouer. Ce sont elles qui émettent le plus de CO2. Copenhague est donc également responsable de l’état du climat de notre planète. Grâce à nos initiatives climatiques, nous voulons être pionnier au niveau international et même inspirer d’autres villes. "
*À Copenhague, les lampadaires sont également des bornes de recharge pour alimenter les batteries des véhicules électriques. Cette technologie est encore à l’essai.

Population croissante, besoins croissants.
Copenhague est une ville populaire qui attire un nombre croissant d’habitants. En 2025, on a attend une croissance démographique de 14 %. Cette augmentation de la population ira de pair avec l’augmentation du trafic au sein de la cité.
Pour atteindre ses objectifs climatiques, Copenhague n’a de cesse d’élargir son offre d’infrastructures, afin de mieux répondre aux différentes alternatives de la mobilité : stations de recharge pour voitures électriques, stations-service à hydrogène et réduction des coûts de stationnement pour les véhicules équipés de nouveaux systèmes de mobilité. Le gouvernement montre d’ailleurs l’exemple : 64 % des véhicules qui composent sa flotte roulent déjà à l’hydrogène ou à l’électricité. Et dans les transports en commun, on passe aussi au vert. Les nouveaux bus publics doivent obligatoirement être équipés d’une motorisation électrique.
Toujours plus d’énergie renouvelable.
À côté des économies d’énergie, sa production fait également l’objet d’une refonte lorsqu’on s’intéresse de plus près au plan climatique de la ville. Copenhague veut couvrir ses bâtiments publics de 60 000 m2 de panneaux solaires dans les années à venir ; soit l’équivalent de 8 terrains de foot. L’exemple de l’école internationale de Copenhague est probant. Il démontre qu’il est tout à fait rentable d’investir dans l’énergie solaire. L’école compte plus de 12 000 panneaux solaires grâce auxquels 60 % des besoins énergétiques du bâtiment sont couverts.
Les espaces verts ou de culture sur les toits font également partie de la stratégie CO2. Copenhague a une politique de toit vert obligatoire sur toutes les nouvelles bâtisses. Plus de 20 000 m2 de toits sont déjà recouverts de plantes diverses et variées.
À Albertslund, la banlieue ouest de Copenhague, une ancienne zone industrielle a été reconvertie en un immense laboratoire à ciel ouvert. Plus de 20 entreprises y testent actuellement 50 nouveaux systèmes d’éclairage public. Toutes les anciennes ampoules ont été remplacées par des ampoules LED à basse énergie. Celles-ci sont munies de capteurs intelligents qui contrôlent l’allumage à l’approche d’un véhicule. Ces capteurs recueillent également des tas de données qui peuvent s’avérer très utiles pour les conducteurs et les cyclistes.
Copenhague a déjà opté pour l’éclairage public à LED depuis bien longtemps, avec un total de 20 000 lampadaires plus verts. Résultat : une économie d’énergie de 57 %.
La capitale est également pionnière en ce qui concerne l’avenir de la production d’énergie. Elle se veut encore plus révolutionnaire que lors du projet Amager Beach Park. À deux pas de là, un parc de 20 immenses éoliennes offshore sort de l’eau pour se lancer vers le ciel. Middelgrunden est la fierté de tous les Danois.


Générer de l’énergie avec la biomasse.
En plus de l’énergie éolienne et solaire, Copenhague veut également produire de l’énergie à partir de sa biomasse. Dans un futur proche, 2 centrales fonctionneront uniquement grâce aux pellets de bois. Une toute nouvelle usine d’incinération des déchets a aussi vu le jour. Grâce à son activité, elle fournit de la chaleur et de l’électricité à des milliers de familles. Son architecture futuriste fait penser à celle des hôtels luxueux que l’on voit sortir de terre dans les Émirats. En plus d’être design, l’usine est également divertissante grâce à une piste de ski qui trône sur le toit !
30 000 emplois à temps plein.
Copenhague a déjà investi près de 1,7 milliard d’euros pour refaçonner le secteur de l’énergie alors que le total des investissements prévu par le plan climat est de 27 milliards d’euros. "Un investissement qui portera ses fruits", a déclaré le maire de la ville. « En outre, nous créerons des emplois supplémentaires ». Tant dans le secteur de la construction, que dans celui de l’énergie et des transports. On estime que la mise en œuvre du plan climat générera plus de 30 000 nouveaux emplois à temps pleins.
La vie n’est-elle pas plus belle dans une ville qui aspire à des idéaux écologiques ? L’air pur, les espaces verts et les espaces publics qui respirent la rendent encore plus attrayante. Morten Kabell : « Vous devez avoir le courage d’adopter des solutions non conventionnelles. Elles offrent à la ville sa propre identité et à chaque quartier sa particularité. Vu le nombre d’obstacles, nous aurons les plus grandes difficultés à atteindre nos objectifs. Mais avec de la persévérance, nous y arriverons »
Les 12 000 panneaux solaires de l’école internationale de Copenhague couvrent 60 % de ses besoins en énergie. Copenhague deviendra-t-elle bientôt la ville la plus verte du monde ?
