
Optimisme pour l'avenir
Quand Ray Kurzweil monte sur scène pour présenter sa vision optimiste d'un avenir high-tech, le public est silencieux. Près de 100 cadres de 38 pays retiennent leur souffle et les smartphones sont éteints pour ne rien perdre de l’exposé de cet inventeur, futurologue et directeur technique de Google.
Kurzweil parle du progrès, désormais impossible à arrêter, de l'intelligence artificielle et des microscopiques nano robots. L'informaticien de 69 ans affirme que, dans quelques années, de petits robots sillonneront notre corps pour reprogrammer notre système immunitaire et connecter notre cerveau au cloud.
"Notre pensée sera un mélange de nos pensées organique et non organique. Cette mise à jour nous rendra plus amusants et plus intelligents ", ajoute Kurzweil, avec la conviction inébranlable d'un homme qui a consacré sa vie à la recherche sur la synthèse de l'homme et de la machine.
Kurzweil a signé des best-sellers comme The Age of Spiritual Machines et The Singularity is Near. Il y décrit le jour où la technologie empêchera toute différencier des gens entre entités biologiques et systèmes numériques, composés de hardware et de logiciels. Ce jour où les atomes et les octets ne feront plus qu'un…
« La 'singularité' nous permettra de surmonter les limites de nos corps et cerveaux biologiques. »
A propos de la singularité
D'ici 2045, nous multiplierons l'intelligence collective de notre civilisation, des hommes et des machines, par un facteur d'un milliard. Ce sera le début de la singularité technologique : un avenir qui défie notre imagination.
Singularity University
La Singularity University fut fondée en 2009 et est devenue l'un des think tank les plus importants dans le domaine de la transformation digitale. Elle organise des conférences dans le monde entier, de Berlin à Sydney, pour préparer les gens aux défis mondiaux et chercher des réponses collectives.
Carin Watson, responsable de l'apprentissage et de l'innovation chez SU, déclarait : "Il serait naïf d'attribuer des pouvoirs magiques aux nouvelles technologies. Mais elles peuvent offrir de nouvelles opportunités pour relever des défis majeurs tels que la pauvreté, la faim, l’enseignement ou la santé.
"À l'université, nous croyons en un avenir d'abondance,
pas de pénurie et de privation. »

L'avenir est meilleur que vous ne le pensez.
Un avenir dans lequel la technologie sauve les gens de la pauvreté : c'est aussi le point sur lequel se concentre Peter Diamandis, co-initiateur avec Kurzweil du mouvement de la singularité. Il a publié Overvloed : de toekomst is beter dan u denkt, véritable manifeste du mouvement. Cette vision positive est basée sur des technologies exponentielles : des innovations qui ne progressent pas de manière linéaire, mais par bonds spectaculaires.
Les technologies exponentielles - de la production à la robotique en passant par la thérapie génique – offrent, à la planète, une chance énorme d'éradiquer la pauvreté et de garantir un accès à l'eau potable et à des soins de santé fiables. Selon les singularistes, cette vision est sensée : quand Internet aura conquis la planète, l'université la plus élitiste des États-Unis ne sera plus qu'à quelques clics de n’importe quel village africain.
"Les technologies exponentielles sont pour la planète.
une chance énorme d’éradiquer la pauvreté.
Régulièrement, près de 100 dirigeants du monde entier sont invités à participer au programme-cadre de la Singularity University en Californie. En une semaine, ils débattent de grandes idées pour résoudre les problématiques mondiales. Jusqu'à présent, 3 000 personnes environ ont participé à ces cours intensifs. Parmi eux, il y a aussi des géants de la technologie comme Google, Apple et Facebook.

Des start-ups prometteuses
Pour accélérer la transformation, l'université soutient depuis peu des start-ups prometteuses, du Kenya à la Californie. Les équipes, qui ont des idées innovantes pour répondre aux grands problèmes mondiaux, peuvent s'inscrire à un programme de lancement de start-up de 7 semaines avant de présenter leurs concepts et prototypes lors d'un salon de démonstration.
Dès qu'une idée devient une start-up, SU Ventures participe à l'entreprise nouvellement créée et fournit de précieux contacts avec des mentors, des partenaires d'affaires potentiels et des investisseurs. "Depuis le lancement en 2016, 11 équipes au total sont passées par le programme de lancement", annonce Monique Giggy, responsable de SU Ventures. La plupart d'entre elles sont devenues des sociétés de portefeuille. SU Ventures a investi dans 58 start-ups, qui ont levé 220 millions de dollars en capital d'investissement et ont, jusqu'à présent, créé plus de 500 emplois.
Entre autres succès du programme, apparaît le pionnier des drones Matternet et Majik Water, dont la technologie permet aux communautés pauvres du Kenya de convertir l'humidité naturelle de l'air en eau potable.
"Les start-ups qui arrivent chez nous, dit Giggy, sont incroyablement passionnées par ce qu'elles font pour changer le monde. Le but est que ces entrepreneurs partagent leur enthousiasme avec les participants au programme-cadre. De cette façon, les managers peuvent entrer en contact avec de jeunes talents afin que l’Homme et la machine puissent travailler plus vite ensemble ».